Emploi des seniors

Emploi des seniors : peu d'entreprises s'emparent du sujet

Seule une entreprise sur deux a évoqué le sujet en comités sociaux et économiques (CSE), très majoritairement sans en tirer de conséquences, montre la 6 e  édition du Baromètre Ifop-Syndex sur le dialogue social publiée ce mardi.
 
Publiée dans la 6e édition du Baromètre sur le dialogue social de l'Ifop pour Syndex, l'un des principaux cabinets d'expertise auprès des comités sociaux et économiques (CSE), prend une résonance particulière en ce moment. Alors que les partenaires sociaux viennent de démarrer une négociation sur l'emploi des seniors, ses résultats montrent à quel point le sujet reste en jachère dans les entreprises, malgré les prises de position volontaristes des organisations patronales représentatives.
 
Quand il était à la tête du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, a reconnu plusieurs fois que les entreprises pouvaient faire mieux en la matière. Son successeur, Patrick Martin, martèle que - évolution de la démographie et pénuries de main-d'oeuvre obligent - les employeurs ne peuvent plus mettre de côté les plus de 50 ans. CPME et U2P ont ajouté leurs voix pour affirmer que l'heure de la fin des « préretraites Unédic » , c'est-à-dire la mise au chômage des seniors près de la retraite, allait bientôt sonner.
 
Très peu de conséquences
 
Le sujet, d'ailleurs, a été très présent lors de la réforme des retraites. A-t-il pour autant été évoqué en réunion de CSE ? « Non », ont répondu la moitié des représentants du personnel sondés par l'Ifop entre fin septembre et début octobre dernier, même si pour 15 % d'entre eux, c'est parce qu'il ne se pose « pas tellement » dans leur entreprise.
Quand bien même une autre moitié répond que le sujet a bien été mis sur la table, c'est très souvent sans conséquences puisque 20 % seulement d'entre eux (ou 10 % du total des sondés) font état de mesures prises dans la foulée. Précisément, peu de dispositifs sont mis en place pour aménager les fins de carrières, à l'exception du compte épargne temps, pour gagner sur la retraite avec les jours de congé non pris, du télétravail ou de la retraite progressive.
 
Pas grand-chose en revanche en matière d'organisation du travail, en dehors du temps passé sur son lieu d'emploi, d'employabilité par du recours à la formation notamment ou de valorisation des compétences par la transmission de l'expérience acquise.
Des entretiens renforcés avec son responsable hiérarchique ou sa direction des ressources humaines pour convenir d'un parcours adapté ? A peine 23 % des représentants du personnel sondés témoignent que cela a été mis en oeuvre dans leur entreprise. Le cumul emploi retraite ne recueille que 19 % des réponses. Une collaboration étroite avec la médecine du travail pour détecter les risques éventuels, 12 %…
 
« Des schémas arrêtés »
 
« En matière d'organisation du travail, les directions ont des schémas arrêtés. Il faut travailler sur le travail réel, adapté aux différentes classes d'âges », décrypte Claire Morel, membre du comité de direction de Syndex. Les représentants du personnel d'ailleurs demandent des groupes de travail pour en parler au sein de leurs entreprises. »
 
En attendant, et parce que le sujet de l'usure professionnelle reste entier, ces mêmes représentants du personnel continuent de chercher à atténuer les effets du report à 64 ans de l'âge légal de départ à la retraite en négociant des départs anticipés, constate-t-elle.
 
Source: Par Alain Ruello Publié le 23 janv. 2024
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